HS -
Bon, vu que mon dernier topic a été rejoint par quelqu’un qui ne participe plus au RP et n’a pas reçu de réponse depuis, je pense que ce serait plus simple de recommencer… à zéro, vu que c’était aussi mon premier topic.
- HS

Monochromon avait fui, s’était fatigué, et était redevenu Gotsumon. Il avait marché longuement, nuit et jour, craignant d’être retrouvé et attaqué par de féroces digimons qui ne pourraient que le tuer. On lui avait appris à craindre tout ce qui n’avait pas été élevé dans son village, Cependant, il ne pouvait rester éternellement prêt à recevoir une attaque. Il faisait nuit, et Gotsumon avait sommeil. Il lui fallait dormir, à tout prix ; or il se rapprochait d’un endroit réputé justement pour le repos qu’il pouvait offrir…

Gotsumon devrait être surpris de sentir une main le toucher. Très surpris. Tellement surpris et terrifié qu’en temps normal, il aurait immédiatement sursauté, pour s’écarter du digimon. Cependant, en temps normal, il n’avait pas besoin de dormir au point d’être incapable de courir et d’avoir du mal à garder les yeux ouverts. En fait, il était tellement fatigué que la main du démon semblait être rassurante. Il devait sans doute être en train de marcher comme un somnambule, ce qui expliquerait pourquoi il était incapable de comprendre ce qu’il se passait et d’avoir peur, et rendrait l’effet que la main eu sur lui beaucoup plus logique. Il était rassuré parce qu’il était persuadé qu’il marchait dans un champ de fleurs durant un après-midi ensoleillé, et que cette main, c’était celle d’une Angewomon en train de lui donner un agréable massage.

Donc, il essait en toute logique de faire savoir à sa bienfaiteuse que son travail était apprécié. C’est pourquoi il tenta de dire ceci :
- Oh, oui, juste là…

Sauf que, quand on est si fatigué, articuler est beaucoup plus difficile qu’on ne le penserait. Ce que Gotsumon dit réellement n’avait rien à voir avec une phrase. À la place, c’est un amas de syllabe étrange, semblable aux grognements qu’émettent les zombies, qui sortit de sa bouche.

Gotsumon finit tout de même par entendre un bruit qui le perturba — un bruit très clair, facile à distinguer des autres. Un bruit très effrayant également, mais cette fois qui finit par atteindre l’esprit du Gotsumon sans être déformé par de coupables pulsions. Il ne pouvait donc les ignorer, ce qui signifie qu’il dut les intégrer à son rêve. Son rêve tourna dès lors en cauchemard. Les fleurs fanèrent, les arbres perdirent leurs feuilles, l’herbe se raréfia. En même temps, des tombes se drésserent, des fantômes apparurent, et un démon fit son apparance quand Gotsumon se retourna pour regarder de qui provenait le son.

Quand l’on fait un horrible rève, il y a souvent un point où il devient tellement insupportable que notre esprit nous fait quitter le rêve. Ce point était arrivé. En général, à ce moment là, l’on se réveille, l’on crie un instant, et l’on se met à éclater de rire avec soulagement en réalisant que le cauchemard n’avait rien de réel. Malheureusement, ce réveil est nettement moins agréable quand le rêve et la réalité se ressemblent tellement.

- Aaaaaaaaaaaaaaaah!

Gotsumon était persuadé d’être en danger de mort quand l’être qui le terrifiait lui dit qu’il ne voulait pas le tuer. Bien sûr, aux yeux de Gotsumon, c’est exactement ce qu’il dirait si son unique but était de le tuer. Il ne put donc s’empêcher de rester méfiant à l’égard de ce digimon. Il ne pouvait cependant réellement fuir, et se contenta de ramper en arrière, s’éloignant trés lentement du digimon qu’il craignait. Une fois qu’il crut être assez loin du digimon pour être en sûreté — en réalité, il avait à peine fait deux ou trois pas — il se permit de répondre aux deux dernières questions qui lui avaient été posées, dans l’ordre :

- Lit… oui… dodo…

Gotsumon se concentra très fort pour écouter les paroles de SkullSatamon, et encore plus fort pour penser à une réponse. Il eut alors l’un de ces moments où l’on imagine des centaines de choses à dire, toutes semblant plus intelligentes les unes que les autres : « J’apprécie beaucoup cette hospitalité ! », « Tu m’as l’air bien seul ici, tu veux qu’on devienne ami ? », « Tu vis parmi les démons, mais je suis sûr qu’au fond tu as un cœur d’ange ! », « Un squelette terrifiant comme toi paraît horrible, mais il n’y a qu’à regarder au delà des apparances… ! » et la liste ne s’arrête pas là. Ces moments sont presque sans exception suivi du moment où l’on dit le début de la chose la plus intelligente que l’on ait trouvé, puis l’on se perd un moment dans le regard de l’autre, et la fin de la phrase est le début d’une autre, de sorte que la phrase finale est la pire chose que l’on puisse dire dans un moment pareil.

— Tu vis parmi les démons… un squelette terrifiant comme toi…

Gotsumon était confus, mais toujours trop fatigué. Il ferma les yeux pour se rendormir, et se promit de s’expliquer à SkullSatamon quand il se réveillera.

Le lendemain matin, vers 8h, Gotsumon se réveilla. Il était enfin en pleine forme, complètement prêt à continuer son voyage — à ceci près qu’il n’avait toujours aucune idée de l’endroit où aller. Depuis qu’il s’était échappé de son village natal, il n’avait fait qu’errer sans avoir de destination ni connaître un autre digimon à aller voir. Il se sentait toujours très seul. Il se tourna vers SkullSatamon, et se rendit compte qu’il aurait peut être l’occasion de changer cela…

— Hey… désolé pour hier soir…

Il hésita pendant quelques secondes mais finit par demander :

— Tu as envie de voyager un peu avec moi ?

SkullSatamon était resté assis toute la nuit sur la tombe à réfléchir tout en regardant les étoiles. A n'importe quel endroit du Digi-Monde on pouvait les voir, c'étaient les mêmes. Le démon avait beau vivre dans l'un des endroits les plus sombres du Digi-Monde, il voyait le même ciel que les loyaux digimons habitant en ville ou dans les forêts. Cela lui fit réfléchir que visiter les différents lieux du monde digital lui manquaient. Mais il n'avait plus envie de voyager seul, défiant tous les passants à présent. Il avait changé, mais qui remarquerait cela ? Il avait l'air si terrifiant... Il soupira doucement en pensant à tout cela.
Lorsque Gotsumon se réveilla, il s'excusa de son comportement d'hier. SkullSatamon sourit, ou plutôt essaya de sourire pour avoir l'air sympathique - car ce n'était pas très facile pour lui - et dit doucement :

" Ce n'est pas grave, ça me faisait plaisir de t'aider. "

Puis le digimon rocher lui proposa de voyager ensemble. Ceci surprit SkullSatamon, qui aurait envie de voyager avec lui ? Mais, en fait, ce qui le surprit le plus, c'était qu'il avait réfléchit à cela pendant la nuit. Il hocha la tête :

" Avec plaisir... (Il cligna des yeux tout en regardant Gotsumon, et voulut se justifier.) Cela fait longtemps que j'ai envie de voyager avec quelqu'un... (Il sourit à nouveau.) Au fait, je m'appelle SkullSatamon, enchanté. "

— Moi c’est Gotsumon !

Le digimon était ravi de la réaction de SkullSatamon. Il allait enfin pouvoir avancer où il le désirait sans avoir besoin de douter de lui-même et de son but. Il se rapprocha de celui qu’il espérait bientôt pour avoir appeler son ami, et lui tendit son poing pour sceller leur accord. Pendant ce temps, il tourna la tête vers l’horizon et pensa à son rêve avant qu’il ne tourne au cachemard. C’était le champ fleuri de son rêve qu’il voulait trouver — et il était prêt à tout pour y arriver.

Il se tourna à nouveau vers SkullSatamon, sourit, et dit :

— Vers les champs fleuris !

SkullSatamon sourit à nouveau à Gotsumon et attrapa sa main qu'il lui tendait. Il la serra fermement sans pour autant lui faire mal tout en fixant son nouveau compagnon.

" Vers les champs fleuris, répéta-t'il en souriant. "

Il lacha la main de Gotsumon et le regarda quelques instants, heureux de partir enfin du cimetière et dit :

" Hum, tu sais où c'est les champs fleuris ? "

SkullSatamon posa alors une question inattendue à Gotsumon. Savait-il où se trouvaient les champs qu’ils recherchaient. La réponse était évidemment que non, mais ce qui est évident pour les uns est parfois très compliqué pour les autres… il se prépara à dire quelque chose, puis s’arrêta pour réfléchir — ou en tout cas, comme pour réflichir. Parce que, oui, quand on essaie de réfléchir à un rêve, on finit très vite par rêver à nouveau !

Il finit toutefois par admettre la vérité.

— Euh… non… mais ce n’est pas grave ! Ça veut juste dire qu’il n’y à pas de mauvaises directions, alors viens avec moi !

Il partit en courant, se dirigeant sans le savoir vers une ville bien plus joyeuse que celle des morts : celle des enfants !